Calcul du solivage d’un plancher bois : entraxes, sections, charges d’usage

La maîtrise des paramètres de base permet d’agir en toute confiance sur un solivage. Mesures précises, choix de l’essence et respect des normes sont les points de départ pour un plancher durable et sans déformations.

Ce guide technique fournit des repères concrets, des exemples chiffrés et des procédures pratiques pour dimensionner, poser et vérifier un solivage adapté à l’usage du local.

Pour un bricoleur consciencieux, la capacité d’agir repose sur une méthode répétable : mesurer, calculer, valider, poser et contrôler. Les paragraphes suivants développent chacune de ces étapes avec des listes, des tableaux et des cas pratiques.

comment mesurer la portée et définir les charges d’usage pour un plancher

La première étape d’un dimensionnement fiable consiste à déterminer la distance libre entre appuis, appelée portée. Cette mesure conditionne la section des solives et l’entraxe. Vous devez utiliser un télémètre laser pour les grandes portées et un mètre ruban pour les petites; vérifiez l’alignement des murs porteurs et notez toute obstruction (poutre intermédiaire, conduit, gaine).

Parallèlement, il convient d’établir la somme des charges qui s’appliqueront au plancher : charges permanentes (poids du support, contre-cloison, isolation, revêtement) et charges d’usage (mobilier, occupants). Un repère technique commun retient pour l’habitation une valeur indicative de 350 kg/m² (≈150 kg/m² permanentes + 200 kg/m² d’usage). Cette valeur sert de base pour consulter les abaques de dimensionnement.

Liste des points de mesure et informations à collecter :

• Portée libre entre appuis (en m) ;
• Hauteur disponible (prise en compte des solives plus isolant) ;
• Type d’usage : logement, grenier, local technique ;
• Poids des couches : pare-vapeur, isolant, plancher fini (kg/m²) ;
• Présence de cloisons lourdes ou équipements concentrés (ex. escalier, chaudière).

Tableau récapitulatif des charges usuelles (valeurs indicatives) :

Élément	Charge typique (kg/m²)	Remarques
Structure solives + lambourdes	50–80	variable selon section et entraxe
Isolation et contre-lisse	10–40	laine minérale ou panneaux rigides
Revêtement de sol (parquet, carrelage)	10–50	carrelage lourd + mortier augmente la charge
Charges d’usage (mobilier + personnes)	200–400	300–400 pour ateliers ou usages spécifiques

Exemple concret : pour une pièce de vie de 4 m de portée, usage résidentiel, la charge totale de 350 kg/m² est retenue. En divisant la surface par l’entraxe choisi, on obtient la charge par solive et on consulte les abaques pour définir la section. Pour approfondir la mise en œuvre avec dalles, consultez un guide pratique sur plancher en dalles agglomérées.

Vérifications complémentaires : s’assurer de la résistance des appuis (mur, poutre), vérifier l’humidité des bois et la planéité des supports. Ces contrôles évitent des défaillances futurs et garantissent la durabilité.

Phrase-clé : une mesure rigoureuse des portées et une estimation fiable des charges constituent la base de tout bon calcul de solivage.

choix des sections et entraxes : abaques et règles pratiques pour dimensionner

Le choix des dimensions des solives repose sur une combinaison de portée, d’entraxe et de charges. Les abaques (par exemple fournis par le DTU) donnent des relations pratiques entre ces paramètres. Pour un usage domestique courant, des repères pratiques existent : 4 m → 50×150 mm à 40 cm d’entraxe ; 5 m → 75×200 mm à 50 cm ; 6 m → 100×250 mm à 60 cm. Ces valeurs servent d’orientation, à ajuster en fonction des charges spécifiques et des matériaux sélectionnés.

L’entraxe influence directement la flèche (déformation) du plancher. Un entraxe réduit diminue la flèche et améliore l’acoustique et le confort. À l’inverse, un entraxe augmenté allège le nombre de solives mais impose des sections supérieures. Pour des sols techniques (atelier, local stockage), il est prudent de réduire l’entraxe ou d’augmenter la section pour limiter le risque de flambement ou de déformation.

• Règle pratique : pour usage résidentiel, privilégier un entraxe de 30 à 40 cm pour un confort optimal.
• Si entraxe = 60 cm, prévoir une augmentation de la section pour compenser la réduction du nombre de solives.
• Ajouter entretoises tous les 1,5 m pour éviter le flambement latéral.

Portée (m)	Entraxe conseillé (cm)	Section indicative (mm)
3,0	30–40	40×120 à 50×150
4,0	40	50×150
5,0	40–50	75×200
6,0	50–60	100×250

Un cas pratique illustre la démarche : pour une portée de 4,5 m et usage domestique (350 kg/m²), une solution courante est une solive 63×175 mm à 40 cm d’entraxe, complétée par entretoises tous les 1,5 m. Cette configuration équilibre résistance et économie de matériaux.

Conseils de contrôle : utiliser des abaques validés par les DTU, vérifier la classe de service du bois (exposition hygrométrique) et tenir compte des charges ponctuelles (cloison lourde). L’usage de calculateurs en ligne facilite le calcul de la charge par solive et la vérification des contraintes admissibles.

Pour approfondir la préparation du support et l’emploi de dalles adaptées, un guide pas-à-pas sur la pose de dalles agglomérées est utile : guide plancher dalles.

Phrase-clé : le bon équilibre entre entraxe et section minimise la flèche et optimise l’usage du matériau.

sélection des essences, traitements, connecteurs et accessoires pour un solivage durable

Le choix de l’essence et des traitements conditionne la durabilité du solivage. Les résineux (sapin, épicéa) conviennent pour des portées courtes et des usages internes. Pour des portées longues ou des charges élevées, des essences plus denses comme le chêne ou le hêtre, ou des solives en lamellé-collé, offrent une meilleure tenue mécanique. Il faut également tenir compte de la classe d’emploi du bois (classe 1, 2, 3…) selon l’humidité et le contact avec l’extérieur.

Les fixations et connecteurs jouent un rôle structurel non négligeable. Les étriers Simpson Strong-Tie, très répandus, assurent une liaison solide entre solive et support. Les vis de charpente SPAX apportent une reprise de charge efficace et une pose rapide. Pour la protection contre l’humidité et les insectes, recourir à des bois traités ou à des solutions de protection mécanique (soubassement ventilé) prolonge la vie de l’ouvrage.

• Essence : sapin/épicéa pour économie, chêne/hêtre ou lamellé-collé pour résistance ;
• Traitement : traitement insecticide/fongicide pour classe 2–3 si exposé ;
• Connecteurs : étriers et sabots Simpson Strong-Tie, pattes vissées, cornières ;
• Visserie : vis SPAX pour assemblages rapides et sûrs ;
• Entretoises : bois plein ou métal, posées tous les 1,5 m.

Composant	Fonction	Recommandation
Solive (résineux)	Portée et flexion	usage intérieur, portée courte
Solive (lamellé-collé)	Portées longues, faible flèche	portées >5 m
Sabot/étrier	liaison appui	Simpson Strong-Tie conseillé
Visserie	assemblage	SPAX 5×80 ou 6×100 selon section

Exemple d’approvisionnement illustratif : un artisan compare les offres locales chez Leroy Merlin, Gedimat et Point.P pour les solives ; il consulte Bois.com et Maison du Solivage pour les abaques et produits spécialisés. Les solutions d’évacuation et d’étanchéité proviennent parfois de spécialistes comme Jouplast pour les évacuations périphériques.

Un bon acte d’achat : vérifier la traçabilité du bois, la classe de séchage (U ≤ 18 % pour intérieur), et demander fiches techniques fournisseurs. Pour des assemblages vissés en extérieur ou zones humides, préférer des vis inox ou traitées et des connecteurs galvanisés, afin d’éviter la corrosion et garantir les performances.

Pour des dalles spécifiques et coefficients d’appui, consulter des références pratiques : dalles agglomérées top-bricolages.

Phrase-clé : la combinaison de l’essence adaptée, de connecteurs certifiés (ex. Simpson Strong-Tie) et d’une visserie robuste (SPAX) assure la pérennité du solivage.

procédure pratique : calepinage, pose des solives et vérifications structurelles

Le calepinage prépare l’implantation des solives : reporter l’axe des solives sur les murs porteurs, prévoir les appuis et tracer les repères pour les sabots ou coussinets. La pose commence par l’alignement d’une première solive de référence, vérification au cordeau et au niveau. Les solives doivent reposer sur une surface d’appui continue ou sur sabot, avec une portée d’appui minimale conforme aux recommandations (généralement 40–70 mm selon la section et la nature du support).

La pose se déroule ensuite selon une séquence logique : caler, fixer provisoirement, vérifier l’aplomb et la planéité, puis fixer de façon définitive. Les entretoises se posent tous les 1,5 m pour stabiliser l’ensemble. Lorsque des charges concentrées existent (cloisons, équipements), il faut renforcer localement la structure (doublement de solives, demi-solive sous cloison, poutre complémentaire).

• Étapes : calepinage → pose des sabots → mise en place des solives → entretoises → pose du contre-lattage / lambourdes ;
• Fixations : vis SPAX ou boulons selon nécessité ;
• Contrôles : écart max. de flèche, planéité, conformité des appuis ;
• Tests : chargement progressif et contrôle visuel après 24–48 h.

Phase	Vérification	Critère
Calepinage	axes et entraxes	±5 mm sur longueur
Pose des solives	applomb et planéité	niveau à bulle ou laser
Fixation	écartement entre vis	conforme fiche technique SPAX
Contrôle final	flèche sous charge	≤ portée/250 (ou norme applicables)

Vidéo tutorielle complète pour la pose et le calepinage :

Étude de cas : rénovation d’un plancher sur poutres existantes. Portée 4,5 m, charge 350 kg/m². Solution appliquée : solives 63×175 mm, entraxe 40 cm, entretoises tous les 1,5 m. Les appuis ont été renforcés par sabots métalliques et reprises sur poutre. Après pose, un essai de charge progressif a confirmé l’absence de flèche excessive.

Un dernier point pratique concerne l’ajustement des solives aux passages techniques (gaine, évacuation) : réaliser une découpe en respectant les règles de portée et de maintien latéral, éviter les entailles ou réduire la section utile, et si nécessaire, ajouter un renfort d’accollement.

Pour les étapes de finition et l’usage de dalles adaptées, une ressource utile est disponible : poser dalles agglomérées.

Phrase-clé : un calepinage rigoureux et des vérifications systématiques garantissent une pose sans surprises et une structure performante.

fournisseurs, outils, coûts et optimisation durable pour un projet rentable

Le choix des fournisseurs et des outils impacte le coût global et la qualité du solivage. Les grandes enseignes (Leroy Merlin, Gedimat, Point.P, Bricomarché) offrent un bon rapport qualité-prix et un accès rapide aux produits standards. Les spécialistes comme Maison du Solivage ou Bois.com proposent des conseils techniques, des abaques et parfois des services de découpe sur mesure. Comparer les devis et vérifier la qualité (classe, essences certifiées) permet d’optimiser le budget.

Les outils indispensables incluent : télémètre laser, niveau de chantier, scie circulaire ou scie sauteuse spécifique bois, visseuse à percussion pour vis SPAX et équipement de sécurité (lunettes, gants, protection auditive). La location d’outils haut de gamme peut être une solution économique pour une intervention ponctuelle.

• Liste achat-outil : télémètre, niveau laser, visseuse, scie, serre-joints ;
• Consommables : vis SPAX, sabots Simpson Strong-Tie, entretoises, colles spéciales si nécessaire ;
• Fournisseurs web : Bois & Matériaux, Point.P, comparateurs de prix ;
• Recyclage et optimisation : réemploi de solives en bon état, achat local pour réduire l’empreinte carbone.

Poste	Prix indicatif (€)	Astuce économie
Solives (mètre linéaire, résineux)	6–15 €/m	acheter en grande longueur et couper sur place
Sabots/étriers (unité)	3–15 €	acheter en pack
Visserie SPAX (sac)	20–60 €	privilégier sac professionnel
Location outillage (jour)	30–80 €	partager la location pour grands chantiers

Durabilité et économie : privilégier des bois certifiés PEFC/FSC pour réduire l’impact environnemental. L’isolation placée entre solives améliore la performance thermique ; un plancher bien isolé contribue aux économies d’énergie et répond aux attentes de rénovation responsable en 2025.

Ressources pratiques et comparatifs produits : consulter des notices d’utilisation et des guides techniques chez les distributeurs, et vérifier la disponibilité des produits chez Gedimat, Point.P ou Bricomarché. Pour des dalles adaptées au support, voir ce mode opératoire : dalles pour plancher.

Phrase-clé : une gestion prudente des achats, l’utilisation d’outils adaptés et la sélection de fournisseurs fiables assurent un projet rentable et responsable.

récapitulatif technique et recommandations à valider avant exécution

Avant toute exécution, il faut consolider le dossier technique : plans de portée, calcul des charges, abaques consultés, spécifications matériaux (essence, traitement), liste de fixations (Simpson Strong-Tie, vis SPAX), et planning de pose. La vérification finale inclut la conformité aux DTU applicables et, si nécessaire, la consultation d’un bureau d’études ou d’un ingénieur structure pour des cas hors normes.

Voici une check-list synthétique à valider :

• Mesures de portées et repérage des appuis ;
• Calcul des charges permanentes et d’usage ;
• Choix des sections et entraxes validés par abaque ;
• Spécification des connecteurs et visserie (Simpson Strong-Tie, SPAX) ;
• Plan de calepinage et sécurité chantier (EPI, protections).

Élément à valider	Référence	Action
Charges de calcul	DTU / abaques	Vérifier et documenter
Sections et entraxes	Abaques DTU	Consigner sur plan
Fixations	Fiches techniques fournisseurs	Choisir type et diamètre
Validation finale	Ingénieur/BE si nécessaire	Obtenir attestation

Pour la documentation technique et la recherche de produits, des sources complémentaires sont utiles : consulter les fiches produits sur plancher en dalles agglomérées et obtenir des devis auprès de fournisseurs locaux comme Bois & Matériaux ou des enseignes de négoce.

Phrase-clé : la formalisation du dossier technique et la validation des choix auprès d’un spécialiste réduisent significativement les risques et assurent la pérennité de l’ouvrage.